« Mais certains souvenirs sont tapis dans notre conscience comme ces cancers qui dorment dans nos cellules, avant de se réveiller. »
Jean Mattern

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Romans traduits par Myriam Dartois-Ako

Ito OGAWA

La république du bonheur
Philippe Picquier

3 | 282 pages | 17-01-2021 | 19€

Hatoko est devenue femme et mère en même temps. Elle a épousé Mitsurô et découvert le bonheur de devenir la mère de sa petite fille. Comme sa grand-mère l’a fait avec elle, elle va l’initier à la calligraphie et partager les gestes de tous les jours et ses petits secrets. Profiter de chaque instant, même dans les gestes anodins du quotidien. En parallèle, écrivain public, elle accueille aussi les secrets et demandes singulières de ses clients avec bienveillance et attention. Dans « La république du bonheur » suite de « La papeterie Tsubaki » (peut se lire indépendamment), on retrouve la même tendresse, la même douceur, la même humanité, la même délicatesse, la même attention à l’autre, la même capacité à trouver le bonheur dans les gestes du quotidien et dans notre environnement.

« … blesser quelqu’un involontairement est encore plus grave que de le faire de façon délibérée. »

« Si on peut quitter le partenaire qu’on a choisi de son plein gré, pourquoi les liens du sang nous interdisent-ils de quitter une famille qu’on n’a pas choisie. »

Ecouter la lecture de la première page de "La république du bonheur"

Fiche #2625
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Myriam Dartois-Ako


Ito OGAWA

La papeterie Tsubaki
Philippe Picquier

2 | 375 pages | 09-08-2018 | 20€

Amemiya Hatoko a vingt-cinq ans, sa famille est « une lignée d’écrivains calligraphes qui remonte, parait-il, à l’époque Edo, au XVIIème siècle. » Un long apprentissage, fastidieux, est donc nécessaire pour maitriser cette pratique. Enfant et adolescente, Hatoko y est soumise sous les ordres et conseils de sa grand-mère, « l’Ainée » qui l’a élevée. Un jour, elle a l’impression de se faire voler sa jeunesse, alors elle se rebelle et part. Aujourd’hui, elle est de retour pour reprendre la papeterie Tsubaki de sa grand-mère et son métier d’écrivain public. Le récit mêle donc ses souvenirs avec sa grand-mère qu’elle va (re)découvrir et ses rencontres pour son travail. Chaque lettre est différente, chaque demande aussi, Hatoko reçoit un large panel de la population. Ecrire pour les autres est un art : choisir les mots, le papier, l’encre, la plume, la disposition, l’enveloppe, un travail précis, minutieux, rien n'est laissé au hasard. Demander l’écriture d’une lettre, c’est aussi susciter une rencontre, un aveu, une confession et Hatoko doit savoir écouter, analyser, comprendre. La culture japonaise fleure à chaque page, atmosphère douce et délicate avec l’influence constante de la nature et des saisons : on n’écrit pas la même lettre en automne (« ... une saison qui donne envie d’écrire. ») et en été comme on ne mange pas la même chose : « Manger amer au printemps, vinaigre l’été, piquant l’automne et gras l’hiver. » Une belle plongée vaporeuse, profonde et délicate dans la culture japonaise sous la forme d’un portrait féminin et d’un lieu de partage où chacun est reçu avec attention et humanité.

Ecouter la lecture de la première page de "La papeterie Tsubaki"

Fiche #2195
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Myriam Dartois-Ako


Ito OGAWA

Le jardin Arc-en-Ciel
Philippe Picquier

1 | 296 pages | 02-10-2016 | 19.5€

Izumi, jeune mère, et son fils Sôsuke sont à la gare quand ils vont faire une rencontre qui bouleversera à jamais leur vie. Sôsuke presque par inadvertance et sans vraiment le savoir évite le suicide d’une jeune lycéenne, Chiyoko. Izumi et Chiyoko se retrouveront, s’aimeront et ne se quitteront plus, restera à déterminer qui a sauvé qui... Elles partiront avec Sôsuke vers un village de montagne pour rénover une maison en ruine et la transformer en maison d’hôtes, l’Arc-en-Ciel. Lorsque Chiyoko accouche d’une petite fille, la famille Takashima est née, une famille heureuse mais que tout le monde n’accueille pas avec sourire et bienveillance… Et pourtant, malgré les évènements et comportements parfois pénibles face à leur homosexualité affichée, l’ambiance reste solaire, étoilée et douce. La Constitution de la famille en dit long sur leur philosophie de vie : « Ne jamais de se mentir à soi-même, Rire à gorge déployée une fois par jour, Fêter nos joies et pleurer nos chagrins ensemble, Ne surtout pas se forcer. Quand ça va mal, hisser le drapeau blanc sans hésiter. » Une approche qu’elles tentent de faire partager aux divers clients qui poussent la porte de l’Arc-en-Ciel. Un livre lumineux, tendre et doux où l’amour et l’attention à l’autre redeviennent essentiels et ça fait du bien !

Ecouter la lecture de la première page de "Le jardin Arc-en-Ciel"

Fiche #1855
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Myriam Dartois-Ako